La fatigue auditive surgit et frappe quand on s'y attend le moins. Tapie derrière les cochlées, elle s’alimente de cacophonie, bruits puissants, stridents, musique au casque à plein volume ou brouhaha permanent du quotidien. Pour les personnes sourdes ou malentendantes, chaque journée peut ainsi devenir une lutte serrée contre cette “fatigue d’écoute” qui les terrasse à coups d’acouphènes, de confusion cérébrale, de difficultés de concentration ou de maux de tête persistants. La fatigue auditive les démobilise, les épuise et abime leur vie sociale. Comment peuvent-ils la débusquer, la contrer et protéger leur accès au monde et aux autres ?
L’épuisement crescendo des personnes avec une perte auditive
Qu’est-ce que la fatigue auditive ? En quoi est-elle une ennemie insidieuse pour les personnes sourdes ou malentendantes ? Pour l’imaginer, voyez chaque journée comme un marathon contre l’épuisement. Chaque journée est un combat pour votre cerveau :
- tentatives de décryptages d’un texte à trous à chaque instant,
- lectures labiales non-stop,
- acouphènes qui vous martèlent les tympans,
- frustration liée à l’incompréhension ou aux demandes de répétitions,
- brouhaha permanent où tous les niveaux sonores fusionnent,
- clarté mentale qui rétrécit comme peau de chagrin.
À la fin de la journée, vous ne tolérez plus le moindre son. La fatigue auditive est comparable à une charge mentale qui envahirait insidieusement votre esprit et gagnerait en puissance au fil des heures, vous empêchant de vous concentrer sur vos tâches.
En réalité, ces symptômes de la fatigue d’écoute s’installent de manière insidieuse chez la personne sourde. Ils accroissent au fil de la journée et s’amplifient à travers un effet d’accumulation. Difficultés à entendre clairement, maux de tête lancinants, stress et irritabilité croissante les gagnent au fur et à mesure que la journée avance. Cet épuisement décharge beaucoup plus vite les “batteries” d’une personne sourde ou malentendante qu’une personne entendante. Cette fatigue limite leur vie sociale, leur niveau d’énergie et, par conséquent, leur vie en dehors du travail ou des études.
La suppléance mentale qu’ils doivent fournir est comparable à la charge mentale de certains parents débordés : faire la liste de courses, faire tourner les machines, gérer les activités des enfants, organiser la vie sociale, s’occuper des affaires administratives et budgétaires, donner le meilleur de soi au travail, prévoir le ménage et le barbecue du dimanche avec les copains, etc. La “charge auditive” s’accumuler, prendre de l’ampleur jusqu’à devenir explosive et peut leur coûter beaucoup au travail (concentration, bien-être, vie sociale, performance…)
Des témoignages de personnes avec une perte auditive
Ce qu’être sourd ou malentendant implique au quotidien se résume à des témoignages d’utilisateurs d’Ava :
1 - Une concentration extrême
“Lire sur les lèvres, c'est essayer de trouver quel mot correspond à quel autre mot et essayer d’en faire une phrase logique.” Manon Kespern, chargée de mission RSE chez Act Beauty
"En principe, je comprends assez bien ce qui se passe, mais ça me demande de puiser en moi une énergie considérable ! Il faut être hyper concentrée sur tout ce qui se passe. Au final, au bout d’une journée, j’ai l’impression d’être passée sous un camion (rires) !” Than Lan Doublier, Ingénieur machine learning chez AXA (Lire la suite ici)
“Je dois déployer beaucoup de concentration pour effectuer une lecture labiale : par exemple, quand je lis sur les lèvres, j’ai tendance à moins cligner des yeux. Même chose pour la lecture des sous-titres. Comme il y a des micros décalage entre le direct “sonore” et le direct “lu”, cette routine peut générer du stress.“ Nathalie Birault, fondatrice de Odiora
“On nous demande de nous adapter, même inconsciemment, on doit tout le temps s’adapter. Mais personne en face ne s’adapte.
Par exemple, mes professeurs ne comprenaient pas l’aspect “handicap invisible” de la surdité. Si je leur demandais de bénéficier d’une prise de notes, ils me faisaient comprendre qu’il fallait “se battre comme tout le monde”. Ils prenaient ça pour de la flemmardise. Or moi au bout de 8 h de cours, je suis assommée. “ Rose Paynel, chargée de mission diversité et inclusion chez Accor.
2- Une sur-adaptation cérébrale permanente
“Tout au long de la journée, le cerveau doit se concentrer pour faire la part des choses entre ce qu’il veut entendre - juste la voix par exemple - et le bruit ambiant. C’est fatigant.“ Nathalie Birault, fondatrice de Odiora
“S’adapter en permanence à un univers qui n’est pas le sien et à des méthodes de communication inadaptées, ça provoque une grande fatigue. “ Kim Auclair, fondatrice de Masurdité.com et entrepreneure
"Tout au long de la journée, le cerveau doit se concentrer pour faire la part des choses entre ce qu’il veut entendre - juste la voix par exemple - et le bruit ambiant. C’est fatigant. " Nathalie Birault, fondatrice de Odiora
3- Des acouphènes intermittents ou permanents
"J’ai mes propres sons "internes “ : je subis beaucoup d’acouphènes et ça produit une sorte de musique “tecktonik” 24h/24 et 7j/7. Si un entendant faisait l’expérience d’avoir toujours une radio sur lui avec de la tecktonik en fond sonore, il réaliserait la douleur que ça provoque et l’importance de la concentration. C’est quelque chose qu’on ne voit pas, qu’on ne peut pas imaginer. "Nathalie Birault, fondatrice de Odiora
4- Un épuisement excessif
“J’étais placée en open space. Bien que mon téléphone soit adapté, il n’avait pas de sous-titres et il y avait beaucoup de bruit autour de moi. Mon téléphone sonnait trop fort et je dérangeais mes collègues dans l’open space.
En parallèle, ma surdité a progressé. Mes appareils auditifs surpuissants ne suffisaient plus à compenser ma perte auditive et à force, j’ai fini par faire un burn-out.” Nathalie Birault, fondatrice de Odiora (Lire la suite ici)
Des armes simples pour terrasser la fatigue d’écoute
Si vous êtes sourd ou malentendant et que la fatigue auditive devient trop pesante, vous pouvez aussi :
- bénéficier de services liés à la santé auditive : examens auditifs complémentaires, conseils spécialisés d’audiologistes ou tout autre professionnel de l’audition ;
- chercher un soutien psychologique : la fatigue d’écoute peut entraîner de la frustration, de l’anxiété et des défis émotionnels au quotidien. Ne minimisez pas cet épuisement, ne restez pas seul avec cela.
- demander une meilleure adaptation de votre poste de travail : par exemple, un dispositif d’assistance auditive, l’aménagement de votre espace professionnel pour réduire le bruit ambiant ou un transcripteur de poche tel qu'Ava.
“Ava m’aide à suivre les cours et il y a un scribe. C’est une personne qui vient écrire et corriger les fautes. Ava rend ma vie plus simple, plus confortable. Je pourrais faire sans, mais je serais plus fatiguée pour faire autre chose. Par exemple pratiquer mes passions. Ava réduit ma fatigue, car j’ai le texte sous les yeux.” Manon Kespern, chargée de mission RSE chez Act Beauty
“Ava m’a apporté la sérénité, la sécurité pour suivre des réunions à distance. En visio, en téléconférence, bref dans le cadre professionnel. D’autant plus quand on est plus de 5-6 participants, c’est pas toujours évident de bien comprendre ce que chacun dit. Pour éviter tout malentendu ou tout quiproquo, je profite de la retranscription instantanée offerte par Ava, qui me permet d’avoir tous les éléments d’information et de ne pas perdre le fil de la réunion.” Xavier Soors, ingénieur/chef de projet mécanique
Ne dit-on pas que la fatigue, c’est le nerf de la guerre ? Dire non aux bourdonnements d’oreilles, à la lassitude sonore, aux incompréhensions et à l’épuisement excessif, c’est préserver votre lien au monde sonore et aux autres. Personnes sourdes ou malentendantes, ne laissez pas la fatigue auditive vous voler votre carrière, des moments de plaisir et de connexion avec vos proches ! Des solutions existent pour plus de confort, d’autonomie et de lien social au quotidien.