Les aidants familiaux, un enjeu sociétal

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11 millions de personnes soutiennent, accompagnent, apportent une aide irremplaçable dans la vie quotidienne d’un de leurs proches.

Le contexte démographique et économique et le vieillissement de la population entrainent une augmentation du nombre de proches aidants. Jusqu’en 2040, la proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus va fortement progresser. Selon les projections, un tiers de la population sera âgée de plus de 60 ans en 2060. Cette forte hausse correspond à l’arrivée dans cette classe d’âge de toutes les générations du baby-boom.

(source : Projections de population INSEE)

L’augmentation du nombre de maladies chroniques, conséquence de l’allongement de la durée de vie ainsi que de facteurs culturels et environnementaux, présente aussi divers enjeux d’accompagnement.

Qu’est qu’un aidant?

Le terme d’aidant définit toute personne qui apporte un soutien à une personne dépendante dans l’accomplissement des actes essentiels de la vie courante ou qui a besoin d’une surveillance quotidienne et régulière, comme par exemple une personne en situation de handicap, une personne âgée, une personne souffrant d’une maladie… Il peut s’agir d’un aidant professionnel ou d’un proche aidant.

Le proche aidant, l’aidant familial ou l’aidant naturel fait partie de l’entourage proche ou que la personne a choisie pour l’accompagner.

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Aidants familiaux : une loi pour reconnaître et « aider les aidants »

Instaurée en 2016, la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement (ASV) a pour objectif de répondre en partie aux difficultés rencontrées par les aidants familiaux. À commencer par leur reconnaissance, la loi apportant pour la première fois une définition au statut de « proches aidants ».

Sont ainsi reconnus comme aidants, des proches, dans 80% des cas faisant partie de la famille, qui apportent une aide régulière et de long terme à leur père, mère ou enfant.

Quel estle rôle des aidants familiaux ?

Bien que n’ayant pas un statut à proprement parler, l’aidant se définit par son rôle :

  • le caractère non professionnel de l’aide apportée (activités domestiques, gestion du budget, hygiène et soins, soutien moral, aide à la communication… ) à une personne de son entourage qui ne peut effectuer seule tout ou partie des activité de la vie quotidienne
  • sa régularité (période plus ou moins longue, de façon ponctuelle ou permanente)
  • la proximité entretenue avec la personne en situation de perte d’autonomie (parent, enfant, partenaire, conjoint, personne handicapée, personnes âgées…).

Portrait robot de l’aidant

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Source : étude « Le temps des aidants » de BPCE et son Observatoire

Selon la diversité des situations d’aides, l’étude « Le temps des aidants » de BPCE et son Observatoire, relève cinq groupes d’aidants :

  • Les Dédiés (6 %) se consacrent quasiment à temps plein à l’accompagnement de leur proche, souvent un enfant ou un conjoint, avec un vécu positif qui s’ancre dans la relation affective.
  • Les Submergés (20 %) constituent le groupe le plus à risque : ce sont les aidants, souvent des femmes, qui vivent très difficilement leur situation aggravée par le manque de ressources financières.
  • Les Sereins (25 %) ont trouvé une forme d’équilibre malgré la perte d’autonomie parfois lourde de leur proche, grâce à des ressources relationnelles et financières solides, et le recours plus fréquent à des aides professionnelles ; ce sont davantage des hommes et des actifs, notamment des cadres ; leur vécu est positif.
  • Les Épanouis (16 %) sont ceux dont le vécu est le plus positif, porté par un sentiment d’utilité, voire de fierté.
  • Les Veilleurs (33 %) accompagnent un parent très âgé (principalement à travers une surveillance plus ponctuelle) ; le vécu est mitigé car les aidants, eux-mêmes âgés, s’interrogent sur les conséquences futures de l’avancée en âge.

Depuis 2015, un Baromètre des aidants est publié chaque année à l’initiative de la Fondation APRIL et l’Institut de sondage BVA, pour apporter un éclairage sur l’évolution de l’univers des aidants et leurs proches.

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Source : Fondation APRIL et l’Institut de sondage BVA

Au fil des ans, les aidants prennent de plus en plus conscience de leur statut particulier au sein de la société. En 2021, le niveau de connaissance des dispositifs en matière de protection juridique progresse significativement concernant la procuration (73% déclarent connaître le dispositif contre 60% en 2019) et la personne de confiance (50% contre 38% en 2019).

48 % connaissent le terme « aidant » mais seuls 4 sur 10 se considèrent comme tels aujourd’hui, une proportion nettement plus forte qu’en 2020 (+ 9 pts), soit 1 Français sur 3 qui accompagne au moins deux personnes en situation de handicap ou de dépendance, et confirme l’importance de la “multi-aidance” malgré un léger recul en 2021 (- 4pts).

  • En France, 11 millions de personnes sont aidantes, soit 1 Français sur 5.
  • 57% sont des femmes.
  • L’aidant a majoritairement entre 50 et 64 ans, soit pour la plupart, des actifs et des salariés, ce qui engendrer des risques professionnels.
  • 66% des aidants sont des actifs qui n’informent pas forcément leurs collègues de leur situation et encore moins leur employeur.
  • Dans 55% des cas, l’aide est liée à une situation de vieillesse, devant les situations de handicap ou de maladie.
  • Dans 17 % des cas, l’aidant consacre plus de 20 heures hebdomadaires à son proche.
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Les aidants, quelles perspectives ?

Ces chiffres montrent que la situation est donc devenue un enjeu de société qui impacte forcément la vie professionnelle des aidants et nécessite que le monde du travail s’organise désormais pour les soutenir.

Si la thématique de la précarité professionnelle a été mise en avant en 2019, le focus a été porté sur la question de l’isolement social des aidants lors de la Journée nationale des aidants qui a eu lieu le 6 octobre dernier. La crise sanitaire liée au Covid-19 a renforcé ce risque.

Quelles solutions apporter pour aider et accompagner cette communauté afin de faciliter leur quotidien et de prévenir des ruptures professionnelles et sociales ?

Des mesures, comme le congé aidant ou le don de jours de repos à un salarié aidant, vont dans le sens d’un meilleur aménagement des conditions de travail des aidants.

Selon l’enquête Agir pour les Salariés Aidants 2017, les entreprises ont de nombreuses raisons de s’occuper des aidants, parmi lesquelles :

  • L’amélioration de la qualité de vie au travail des salariés (diminution du stress, facteur de risque pour la santé).
  • La réduction du présentéisme passif, en permettant au salarié d’être plus disponible grâce à des services lui faisant gagner du temps.
  • La fidélisation de leurs salariés (développement du sentiment d’appartenance, de la reconnaissance lors de la mise en place de dispositifs spécifiques).
  • L’amélioration du niveau de confiance dans l’entreprise, notamment par une politique managériale bienveillante, par la RSE.

Près de 9 entreprises sur 10 qui agissent pour leurs salariés aidants déclarent avoir constaté que le rôle d’aidant peut avoir des répercussions sur l’activité de l’entreprise : tout d’abord de l’absentéisme (59 %) et des problèmes d’organisation du travail (50 %), ensuite de la démotivation des salariés aidants (48 %) et de la perte de productivité (41 %). Le présentéisme (18 %), la dégradation de l’ambiance de travail (14 %), les coûts de recrutement (11 %) pour pallier l’absence des salariés aidants sont plus rarement cités

Ainsi, en facilitant la conciliation vie professionnelle / vie personnelle, l’employeur réduit ses coûts (notamment ceux du recrutement, des arrêts maladie) et améliore la productivité au sein de l’entreprise.

Pour le Groupe Legrand, spécialiste mondial des infrastructures électriques et numériques du bâtiment, dont le siège est situé à Limoges, compte 36 000 collaborateurs dans le monde (dont 5000 basés en France), mettre en place un dispositif dédié aux aidants salariés, c’est leur permettre d’oeuvrer dans les meilleures conditions lorsqu’ils font face à une telle situation.

Dans une interview donnée en février 2020 à 66 Millions d’Impatients, Jérôme Bot, Responsable des enjeux sociétaux RH du Groupe Legrand, a déclaré :

« Nous lançons en interne une démarche globale de découverte du sujet des aidants, de sensibilisation des managers à cette problématique et avons l’ambition de faire passer le message aux salariés du groupe, que ce sujet n’était pas tabou et qu’ils doivent pouvoir l’aborder sereinement dans leur service s’ils sont confrontés au problème. »

Jérôme Bot considère par ailleurs « qu’il est important de faciliter la vie des aidants salariés, pour qu’ils soient le moins perturbés possible lorsqu’ils viennent travailler. »

Cette démarche consiste également à sensibiliser et outiller les salariés afin qu’ils sachent vers qui se tourner pour obtenir de l’aide et disposer d’informations pour bénéficier de certains dispositifs.

Si nous nous penchons sur la problématique de la surdité en entreprise et de son impact dans la sphère personnelle, nous espérons que les acteurs économiques développerons également la connaissance de ce public, sur les aides facilitant l’accès à la communication, quelles soient d’ordre technologique ou humaine, mais aussi favorisant l’autonomie des personnes accompagnées.

En matière de surdité, l’aide humaine a été reconnue pour les personnes en situation de surdité suite à la loi handicap de février 2005. Dans le cadre des Prestations de Compensation (PCH), l’aide financière a pour objectif de couvrir les dépenses générées par la perte d’autonomie. En 2022, la durée de la prestation est portée à dix ans.

Cette aide est octroyée aux personnes dont la surdité dépasse 70 décibels, donc ceux qui ont une surdité sévère ou profonde et qui « recourent à un système de communication adapté nécessitant une aide humaine » (cf. décret n°2005–1591 du 19/12/09 sous-section 3).

L’aidant peut être un preneur de notes ou transcripteur (saisie manuelle à l’ordinateur), un répétiteur en lecture labiale, un codeur LPC, un interprète en LSF ou un Scribe professionnel qui corrige en temps réel les transcriptions.

L’aide humaine sert à couvrir l’emploi d’une tierce personne, directement ou via des sociétés de prestation agréées : le tarif plafond varie de 14,33 euros à 18,25 euros de l’heure. Un aidant familial peut aussi être dédommagé à hauteur de 3,99 euros l’heure, ou 5,98 euros l’heure s’il réduit ou abandonne son activité professionnelle.

Avec la crise sanitaire, le port de masque rend la vie difficile à la communauté sourde et malentendante et accentue par conséquent les besoins d’assistance, mais aussi l’isolement. Faire ses courses, aller chez le médecin ou à la pharmacie, faire une démarche administrative ou encore un loisir, peut devenir un calvaire pour accéder à l’information et aux échanges.

C’est pourquoi, nous conseillons aux aidants d’utiliser gratuitement l’application Ava qui permet de sous-titrer en temps réel les conversations en face à face ou à plusieurs, même avec le port de masques, pour échanger avec la personne accompagnée et de lui proposer aussi de télécharger l’application afin de développer son autonomie et sa capacité d’agir seule dans son quotidien. Ce faisant, les aidants auront davantage de répit, davantage de flexibilité et se libèrent ainsi du stress et de la charge mentale.

Très simple d’utilisation, il suffit simplement de télécharger l’application sur l’App Store ou Google Play Store, oui encore de scanner le QR code à partir du compte d’une proche qui possède Ava sur son smartphone.

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L’accès aux soins, quels enjeux ?

Tous les professionnels accueillant ou accompagnant la communauté sourde et malentendante sont aussi concernés par la mise en accessibilité et le besoin de mieux l’accompagner, c’est pourquoi, mettre l’innovation technologique au service de la santé et du handicap nous semble être une démarche pertinente et efficace.

Dans le domaine de la santé, la transformation digitale et la crise sanitaire liée au COVID19, présentent beaucoup d’enjeux importants pour l’accès aux soins des personnes sourdes et malentendantes.

Avec la montée en charge des téléconsultations et télésoins, de nouveaux usages apparaissent auxquels il conviendrait d’apporter des solutions. Il n’existe pas, à ce jour, de solutions qui facilitent la vie de cette communauté, que ce soit lors des pratiques de soins à distance entre un patient et un ou plusieurs pharmaciens ou auxiliaires médicaux, une consultation avec un médecin assisté par un pharmacien d’officine ou tout simplement pour l’accueil dans les officines.

Face à ce constat, il a nous semblé indispensable de porter à la connaissance des professionnels de santé, l’existence de nos solutions afin de contribuer à l’amélioration de l’accès aux soins et de répondre aux enjeux du masque, de la confidentialité, de l’autonomie et de l’inclusion.

Dans cette démarche de sensibilisation, nous avons questionné Rachel Cambonie, Directrice de l’URPS Pharmaciens Aura, sur l’enjeu de l’accessibilité aux soins.

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Rachel Cambonie, Directrice URPS Pharmaciens Aura

« S’engager dans une démarche inclusive répond à des valeurs qui me sont chères à titre personnel et que j’infuse au sein de l’URPS.

L’accessibilité aux soins doit être une de nos préoccupations majeures car c’est un droit fondamental pour tout patient. Trouver des médias simples pour favoriser une bonne compréhension des messages et favoriser le recours au visuel est idéal. Nous avons naturellement eu envie de diffuser la solution gratuite auprès de nos pharmaciens car elle est interactive et nous semble s’adapter aux personnes malentendantes mais également aux personnes âgées ayant des problèmes de surdité ».

Nous sommes ravis de ce partenariat car nous sommes aussi convaincus que la mise en accessibilité, quelque soit le lieu, est en effet une démarche inclusive permettant à plus de 7 millions de personnes d’accéder 24h/24 et 7h/7 à l’information, à la communication et de participer pleinement, de manière autonome, à la vie sociale et professionnelle.

Pour en savoir plus sur Ava et ses solutions de sous-titrage en temps réel, visitez notre site internet.